Hervé Gransart

J’ai oublié les noms et les gens
Ce que je fus devient confus
Les lieux ne me rappellent rien de précis
J’invente des situations pour avoir une histoire
Je crois en un personnage que je ne suis plus

Si je pouvais tout recommencer
Voudrais-je tout refaire
Savoir tout remettre en question
Avoir le courage de construire autrement
S’affranchir des peurs et des carcans
Ne plus dépendre, vivre sans contraintes

Nous sommes les enfants du vent
Enfantés par le miracle
Dont je n’ai pas su profiter
Pourrait-il reproduire ce mystère
Avoir une seconde chance de se réaliser
Libéré à jamais des chaînes

Est-ce que vivre, c’est ainsi
Est-ce que mourir, c’est ainsi
Le ciel s’assombrit
Les nuages s’amoncellent
La nuit surgit et m’enveloppe
La nuit noire et froide, je pars

Pour certains vivre le lendemain
Était déjà un exploit, un peu vain
Mes rêves existaient un temps
Je n’y ai pas toujours cru suffisamment
La vie est un amas de bonheur et de malheur
Je suis là sans trop savoir pourquoi
Qui m’a donné un but précis

J’aurais probablement aimé cela
J’aurais vécu aussi facilement que cela
J’ai refusé le bonheur qui venait à moi
Pourtant j’ai tout fait pour qu’il soit là

Est-ce que vivre, c’est ainsi
Est-ce que mourir, c’est ainsi
Le ciel s’assombrit
Les nuages s’amoncellent
La nuit surgit et m’enveloppe
La nuit noire et froide, je pars

Les ombres dansent et m’enlacent
Les regrets et les tourments
De ce que je suis devenu
Bridé, apeuré et faussement fier
On est rarement ce que l’on voudrait devenir

Mes rêves emportés par l’ogre de la bienséance
La peur aussi de ce que j’ai laissé s’insinuer
Retenu, avec plein gré de prisonnier autoproclamé
Ces doutes et ces craintes pour ne pas saisir la chance

Est-ce que vivre, c’est ainsi
Est-ce que mourir, c’est ainsi
Le ciel s’assombrit
Les nuages s’amoncellent
La nuit surgit et m’enveloppe
La nuit noire et froide, je pars