J’étais assis sur un rocher contemplant cet océan

Les vagues apaisaient mon âme brûlante, meurtrie

Entre fureur et calme des rouleaux hésitants

Mes pensées ballottaient toujours entre houle et furie


Je faisais face à cette étendue, avenir incertain et nébuleux 

Mélange de défaites et de victoires

Adossé au monde, à triturer un passé douloureux

Anéanti par les renoncements, porté par l’espoir


Des sirènes de la mer, j’entends la mélopée

Je refuse de pleurer, je crois cela inutile

Je ne peux renier ni ressasser mes actes passés

À quoi bon réinventer cette histoire futile


Je voudrais guérir de ce mal qui me foudroie

Je voudrais guérir pour avancer enfin

Ces angoisses perpétuelles m’empêchent d’être moi

Me lever et prendre un autre chemin


Quitter les ornières de mes pensées confuses

Franchir les voies de traverses pour te retrouver

Laisser de côté tout ce qui m’abuse

Ainsi pouvoir, sans restriction, t’aimer


Mon esprit en lutte, ne cesse de s’éparpiller

De mes contradictions je me nourris

Une voie où je ne cesse de m’égarer

Je fais mon temps, mais le dénie


Les mouettes, de leurs cris rageurs, m’interpellent

Peut-être pour me réveiller

Peut-être pour ne rien céder

Où est cette paix que j’appelle


Il me semble que le temps tourne plus vite

Il compte double pour un homme de mon âge

Ai-je la volonté d’y parvenir, en faire une réussite

Pourrais-je atteindre à temps le rivage


Je suis assis là, seul, face à l’océan

J’ai mal dans tout mon être

Je ne peux me raisonner dans ce néant

 Je n’arrive pas à l’admettre


Je ne peux prononcer le mot qui me terrorise

Parce que la seule pensée de disparaître

Inhibe mes faits et gestes, et m’hystérise

Que reste-t-il à entreprendre ou espérer à renaître


J’ai besoin de guérir pour revenir vers toi

Tu n’as pas à porter mon lourd fardeau

Ne pas t’imposer ma souffrance et mes émois

Ce qui te rebute, qui n’est pour toi qu’un fléau


Il faut que commence ma guérison

Pour sortir de ce cycle infernal

Accepter la réalité de la disparition

Poursuivre notre histoire peu banale


Ou alors, ne plus y songer

Pour vivre et apprécier

Vivre avec toi sans compter

Te sentir, te coller, t’aimer


Jusqu’à mon dernier souffle

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